11 Dec. 2019

Entretien avec Elodie Joly, la fondatrice de L'Honorable

Designers

La créatrice Elodie Joly conçoit de véritables parures de mode


La créatrice Elodie Joly conçoit de véritables parures de mode, des bijoux pensés comme de véritables objets précieux et entièrement réalisés à la main par ses soins. Un savoir faire minutieux où se mêle toute l’élégance et la fantaisie de cette jeune créatrice dont la marque l’Honorable se vend désormais aux quatre coins du monde. Après avoir débuté sa carrière en tant que designer textile auprès de grandes maisons comme Kenzo pour lesquelles elle dessinent des imprimés et des motifs, sa passion pour la broderie et le bijou incite la jeune femme à lancer sa propre marque il y a trois ans. Aujourd’hui, ses créations poétiques, peuplées d’animaux merveilleux et de plantes fantastiques, continuent d’attirer des clients à la recherche d’originalité et de singularité.

Quelle est votre histoire avec Premiere Classe ?

Lorsque j’ai lancé ma marque fin 2016, j’ai fait mon premier Premiere Classe puis j’ai pu accéder aux Tuileries et j’ai compris que c’était l’endroit où je présenterai mes futures collections. Depuis, je suis présente à chaque édition. Premiere Classe et les Tuileries correspondent à ce petit écrin de créateurs, un événement intimiste où l’on peut découvrir des pièces haut de gamme avec une vraie recherche de créativité, d’esthétique et de nouveauté. Les gens ne sont pas effrayés par le prix, ils comprennent le savoir faire qui se cache derrière les créations.


Pourquoi Premiere Classe reste un rendez-vous incontournable pour l’Honorable ?

Parce que j’y fait des ventes tout d’abord puisque la fonction première d’un tel événement c’est avant tout de trouver des acheteurs. Pour ma part, ce sont majoritairement des acteurs étrangers venant d’Asie, du Japon, de Corée mais aussi des Etats-Unis ou d’Angleterre. Ces clients n’ont pas peur des grosses pièces, des volumes et de la couleur qui sont ma marque de fabrique. Je remarque qu’ils ont vraiment un oeil pour ce type de bijou. Ils sont en quête de couleur, de différence et de quelque chose d’unique qui correspond bien avec les pièces que je crée. En France, il y a deux écoles, ceux qui vont vouloir du haut de gamme sans essayer de comprendre ce qui se cache derrière l’objet et les autres qui sont à la recherche d’un vrai savoir faire, d’un bel objet fait à la main pour lequel on est prêt à mettre le prix et dont on a coeur d’en prendre soin. Durant ces quatres jours, on fait beaucoup de rencontres et de découvertes. Des acheteurs et futurs clients bien évidemment, la plupart sont fidèles d’ailleurs et reviennent. D’autres sont plus des “one shot”, ce sont souvent des concepts-stores à la recherche de nouveauté mais que je serais certainement amenée à re-croiser lors de prochaines éditions.



Vous présentez vos bijoux comme une collection d’objets précieux et intimes, tel un cabinet de curiosités.

Je fais de la broderie, chaque pièce est unique, aucune ne ressemble à une autre. Je fonctionne donc sur des petites séries que je réalise moi-même. Je travaille également ponctuellement avec un atelier de haute couture située à Mumbai dont le savoir-faire est vraiment fantastique et qui m’aide lorsque j’ai vraiment de très grosses commandes. Pour créer mes pièces les plus petites, il faut compter environ cinq à six heures. Pour les plus grosses pièces, il faut compter plus de vingt heures de broderie et je ne compte pas l’encollage ou la pose de chaîne...



Y a-t-il un vrai dialogue qui se crée entre marques et créateurs durant ces quatre jours à Premiere Classe ?

Il y a de véritables échanges et partages avec d’autres créateurs et entrepreneurs, et même avec des “mampreneuses”. On apprend sur le terrain, on discute de l’envers du décor en quelque sorte, on se conseille sur toutes les problématiques qui se jouent en coulisse et auxquelles il faut trouver les meilleurs solutions : le délai, la logistique, la livraison, l’intendance, la gestion de la presse ou encore de la communication…



Avez-vous monté des collaborations à Premiere Classe ?

Oui cela m’est arrivé de rencontrer des créateurs durant Premiere Classe et de produire ensuite des pièces à quatre mains, c’est vraiment génial! Il y a un vrai enrichissement mutuel. Durant cette édition, j’ai d’ailleurs organisé une future collaboration qui devrait se conclure dans ces prochains mois mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment.



Quelle rencontre vous a le plus marquée durant Premiere Classe ?

Lors du second Premiere Classe que j’ai fait six mois après avoir monté ma marque, le directeur artistique de Jamin Puech est venu me voir car il a eu un coup de coeur pour l’Honorable. Or à l’époque où j’étais étudiante aux Arts Décos, je fantasmais sur leurs sacs brodés, tissés et faits à la main. Lorsqu’ils sont venus me voir pour me proposer de collaborer ensemble à l’occasion des 25 ans de leur marque, j’étais ravie ! Je leur ai donc dessiné toute une ligne de bijoux en fil brodé que l’on a signé de nos deux noms. Ce genre de rencontre reste inoubliable. Lors d’une autre édition, j’ai rencontré également l’actrice Alizée Costes qui est devenue l’une de mes égéries ainsi que la photographe avec qui j’ai réalisé le shooting de cette collection.



Comment imaginez-vous l’avenir de la mode ?

L’avenir de la mode, je l’imagine volontairement peu pour garder le suspens entier. J’aimerais qu’il soit davantage dans l’échange, dans le partage et peut-être que l’on tombe un peu les masques. Instagram, c’est un réseau social merveilleux grâce auquel je peux faire découvrir mes collections à l’autre bout du monde mais je regrette en revanche cette image un peu “fake” qu’il peut également véhiculer. L’authenticité et la sincérité doivent être davantage mises en avant.

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